L’évolution du vin – 1ère partie

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Dans le domaine œnologique, tous les procédés auxquels le vin est soumis à partir du moment de sa production, donc une fois la vinification terminée, même si les repos sont de courte, longue ou très longue durée, représentent l’évolution que le vin parcourra au cours de sa vie.

Donc, après la récolte, l’égrappage et le foulage, le moulage devra fermenter dans des récipients spécifiques appelés « fermentini » pour devenir du vin. Mais, avant de pouvoir être dégusté, il devra se reposer pour se « stabiliser », pour que sa couleur, son parfum et ses saveurs mûrissent et prennent les caractéristiques de leur cépage d’origine, ou de plusieurs cépages s’il s’agit d’un mélange.

Les matériaux le plus souvent utilisés dans l’évolution du vin sont l’acier, le bois, le ciment, la terre cuite et le verre. L’œnologue aura la tâche délicate de choisir le matériau qu’il retient le plus performant pour le cépage sélectionné et pour la typologie de vin de vin qu’il veut obtenir. Ces conteneurs se nomment « vases à vin », ils sont utilisés pour garder le vin lors de sa phase de maturation et ils se différentient par le matériau dont ils sont composés, leurs dimensions et leur âge. En étant directement en contact avec ce qu’ils contiennent, ils auront une importance fondamentale dans l’évolution dont nous sommes en train de discuter, grâce à l’échange interactif qui se créera et qui garantira des résultats différents en fonction du conteneur utilisé.

Donc, il est indispensable que l’œnologue soit suffisamment expérimenté et connaisse les mutations que le vin subira une fois en contact avec certains matériaux plutôt qu’avec d’autres, dans le but de pouvoir choisir à l’avance la composition du vase à vin, ses dimensions et la durée que le vin devra y rester. Ceci est nécessaire pour éviter que le vin devienne banal ou impersonnel.

Certains vins, certains cépages, devront obéir aux lois auxquels ils sont soumis, la soi-disant discipline, qui sera plus ou moins flexible en fonction du produit que l’on veut obtenir. Ces lois établissent le parcours minimum que le vin doit parcourir avant de pouvoir s’approprier d’une certaine dénomination. Ensuite l’œnologue, en fonction de son avis d’expert, pourra augmenter le séjour du vin dans le vase à vin ou en bouteille, pour une période même supérieure à celui indiqué par les règlements.

Car le sujet est très vaste, aujourd’hui nous nous limiterons à traiter seulement la maturation dans un vase à vin en bois. Les prochaines « notes du sommelier » viseront à illustrer l’utilisation des autres matériaux.

Le bois, contrairement à l’acier qui est plus jeune, est un matériau qui interagis beaucoup avec le vin avec qui il entre en contact, en relâchant des substances et en permettant une bonne micro-oxygénation à travers ses pores.

Les récipients créés avec ce matériau, les fûts, demandent des soins généraux spécifiques et, l’avant l’utilisation, ils nécessitent d’un traitement typique appelé « abbonimento » pour les préparer hygiéniquement à accueillir le vin.

L’essence la plus utilisée est le chêne, en particulier le rouvre, qui est un matériau d’excellente qualité, capable de résister aux transformations et aux traitements, avant et après l’utilisation, et qui est particulièrement adapté à la conservation et au long vieillissement.

Les meilleures essences proviennent des forêts slaves de Croatie, des forêts françaises du Massif central, des Vosges alsaciennes et d’Europe centrale qui, avant d’être utilisées, vont à l’encontre de traitements de déshydratation pouvant durer de 2 à 5 ans.

Le tonneau, une fois rempli, donnera au vin de nombreux parfums tels que : vanille, clous de girofle, poivre blanc, poivre noir, réglisse, tabac, café, rose séchée et autres, proportionnellement au niveau de torréfaction atteint qui, selon la demande, peut être léger, moyen ou fort.

Il est important de noter que le bois, mis en contact avec le vin, pourra exalter les propriétés qu’il possède, mais rien de plus, il ne pourra jamais l’améliorer, au cas où il s’agirait d’un vin décevant.

En ce qui concerne les dimensions, si le fût est petit, le pourcentage de la surface du vin en contact avec le bois sera plus élevé et l’évolution sera plus rapide. Au contraire, si le fût est grand, la surface du vin en contact avec le bois sera plus petite et l’évolution sera moins rapide.

Les tonneaux en bois les plus couramment utilisés sont:

Les GRANDS FÛTS, d’une capacité qui varie généralement de 3 000 à 5 000 litres, voire plus, sont utilisés tant pour la fermentation du moût (création du vin) que pour la maturation ou le long vieillissement.

L’utilisation de grands fûts ne signifie en aucun cas que l’on veut obtenir des vins de basse qualité, au contraire, le contact entre le vin et le bois n’est moindre que dans les petits fûts, donc les parfums tertiaires (ceux qui proviennent de la maturation) seront très délicats, laissant émerger les primaires (de la vigne, du raisin) et les secondaires (de la vinification, de la fermentation du moût).

En réduisant la taille du fût, nous trouvons le TONNEAU, de 500 litres, même si certains arrivent aussi à 700 litres ; le contact entre le vin et le bois est majeur par rapport aux grands fûts, mais inférieur par rapport aux plus petits, comme les barriques, donc l’oxygénation et l’apport de parfums tertiaires seront plus intenses par rapport aux grandes cuves, et plus délicats par rapport aux barriques.

En réduisant encore la taille du tonneau, et par conséquent aussi sa capacité, nous trouvons les plus répandus et préférés dans le monde, les BARRIQUES, avec une capacité de 225 litres.

Le contact entre le vin et le bois est plus important qu’avec les tonneaux et les grands fûts, donc l’oxygénation, la libération des tanins du bois et les senteurs grillées seront plus importantes que dans les récipients précédents, et la contribution des arômes tertiaires sera plus vigoureuse, recouvrant partiellement les senteurs primaires et secondaires.

Les plus petits de tous sont les BARILS qui ne dépassent jamais 15-16 litres, ils sont généralement utilisés pour les vins qui n’ont pas besoin d’être mis en bouteille et il est d’usage de les verser directement dans des cruches, pour être ensuite servis à table. Ils n’ont pas une grande résonance commerciale, si ce n’est qu’ils sont utilisés comme éléments d’ameublement dans des lieux typiques en raison de leur aspect attrayant.

Pour terminer, le dernier aspect à évaluer pour avoir une maturation contrôlée est donné par l’âge du récipient, ou mieux encore, s’il a été utilisé auparavant ou s’il est à son premier « passage » de vin.

Dans le cas où le récipient est neuf, donc à son premier « passage », il y aura un bon transfert des tanins et des arômes du bois vers le vin, l’enrichissant d’appréciables notes sucrées et astringentes qui s’estomperont avec les années.

Il est bon de répéter que l’objectif n’est pas de donner une nouvelle saveur au vin qui évolue, nous ne voulons pas l’aromatiser, mais nous essayons de le faire interagir avec le milieu extérieur qui l’entoure, ce qui entraînera une transformation de la couleur, de l’arôme et du goût.

Du point de vue sensoriel, le passage dans le bois va accompagner le vin pendant une phase d’immaturité, dans laquelle il sera âcre, piquant, peu mûr, à une phase de maturation complète, donc doux, rond, tendre.

La couleur passe progressivement du rouge, aux reflets violets, aux tons grenat et orangés, ou du jaune paille, aux reflets verdâtres, aux teintes dorées.

Le nez se développera avec une augmentation de l’odeur des notes épicées, confiturées et torréfiées, avec des notes de cuir, au cacao et au tabac.

En ce qui concerne le goût, on observe un assouplissement global progressif, avec un affaiblissement des acides et un rapprochement des tanins du vin avec ceux du bois. Les meilleurs résultats sont obtenus par un vieillissement entre 18 et 24 mois, ce qui permet une maturation complète et progressive du vin.